Les corrections optiques

Les défauts visuels de l’œil (myopie, hypermétropie, astigmatisme, presbytie) peuvent etre corrigés grâce à différentes méthodes.

La plus couramment utilisée est le port de lunettes correctrices, mais il est également possible de porter des lentilles de contact journalières ou mensuelles, d’avoir recours à l’orthokératologie et enfin de vivre sans correction grâce à la chirurgie réfractive.

Lunettes

La prescription de corrections optiques est l’une des bases du métier d’Ophtalmologiste. Les orthoptistes sont également autorisés depuis quelques années à procéder au renouvellement de votre équipement optique.

Les lunettes permettent de corriger tous les défauts visuels : la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme et la presbytie.

Un œil sans défaut visuel particulier est appelé emmétrope, c’est-à-dire que le point de convergence se forme au niveau même de la rétine. L’image apparait alors de manière nette.

Les différents défauts visuels

Lorsque l’image se forme devant la rétine, on parle de myopie. La personne myope aura une vision floue des objets éloignés mais assez nette des objets proches (sauf dans le cas de très forte myopie ou la vision n’est nette que pour les objets très proches). Dans la plupart des cas, il s’agit d’un œil « trop long » c’est-à-dire que la distance entre le cristallin et la rétine est plus importante que la moyenne. Dans d’autres cas, c’est une courbure trop importante de la cornée qui provoque la myopie.

Contrairement à la myopie, lorsque l’image se forme derrière la rétine, on parle d’hypermétropie. L’hypermétrope aura une vision floue des objets proches. La vision de loin est quant à elle tout à fait satisfaisante. Les personnes hypermétropes ont un « œil court », la distance entre le cristallin et la rétine est inférieure à la moyenne ou dans certain cas il s’agit d’une courbure trop peu prononcée de la cornée. Chez les jeunes l’hypermétropie est compensée par l’accommodation. Cela peut provoquer des symptômes de fatigue visuelle (céphalées…)

Contrairement à la myopie ou à l’hypermétropie, une personne astigmate peut voit plus ou moins bien de près comme de loin. En revanche certaines images sont déformées. Cela est dû à la forme de la cornée qui est ovale au lieu d’être ronde. L’image arrive donc avant ou après la rétine.

La presbytie n’est pas un défaut de courbure de la cornée ou de profondeur de l’œil comme la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme.

Il s’agit d’un défaut visuel qui apparait avec l’âge. A partir de 40 à 45 ans, le cristallin perd de sa souplesse et l’accommodation devient alors plus difficile.

La presbytie entraine une vision floue de près mais ne change pas la vision de loin. La presbytie s’ajoute aux défauts de l’œil préexistants.

Comprendre son ordonnance de lunettes

Lors de la prescription de lunettes, il ne sera pas indiqué sur votre ordonnance le défaut visuel à corriger. Cependant les différentes valeurs inscrites vous permettent de le savoir.

Une prescription comporte entre une et 3 valeurs en fonction des défauts corrigés.

La première valeur correspond à la sphère c’est-à-dire à la puissance du verre.

La deuxième valeur apparait entre parenthèses. Elle est présente en cas d’astigmatisme.

La troisième valeur est exprimée en degré. Elle vient compléter la deuxième valeur pour indiquer l’axe de l’astigmatisme.

Pour la correction d’une myopie, le signe « – » sera indiqué avant la valeur, cela veut dire que la lumière va être reculée vers la rétine.

Par exemple:

Œil droit : -1.25

Œil gauche : -2

Pour la correction d’une hypermétropie, le signe « + » sera indiqué avant la valeur, la lumière sera donc avancée vers la rétine

Par exemple:

Œil doit : +0.75

Œil gauche : +1.25

Lentilles

 

Tout comme les lunettes, les lentilles permettent de corriger tous les défauts visuels, la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme et la presbytie.

Elles permettent en revanche une plus grande liberté de mouvement et peuvent être mieux adaptées à certaines activités.

Il existe plusieurs grandes familles de lentilles

Les différents types de lentilles

Elles permettent à l’oxygène de passer entre le l’œil et la lentille. Il en existe plusieurs sortes. La principale différence réside dans la fréquence de leur renouvellement. On peut ainsi trouver des lentilles jetables journalières, hebdomadaires, à renouvellement fréquent (après 1 à 3 mois d’utilisation) et enfin des lentilles traditionnelles (à renouveler tous les 1 à 2 ans).

Les lentilles de contact sont hydrophiles, c’est-à-dire qu’elles vont absorber l’eau qui se trouve à la surface de l’œil. Afin d’éviter un assèchement trop important et en fonction de la quantité et de la qualité lacrymale de vos yeux certaines lentilles vous seront proposés.

Elles sont le plus souvent préconisées pour la correction de certaines pathologies comme un fort astigmatisme ou pour les personnes souffrant de sécheresse oculaire ou évoluant dans un environnement sec.

Lors du port d’une lentille rigide, un ménisque de larmes va se former entre la courbure de la cornée et la lentille, cela va favoriser l’oxygénation de l’œil et éviter la sécheresse oculaire.

Les lentilles « classiques » permettent de corriger les défauts visuels lorsqu’elles sont portées. Il existe également un type de lentilles particulier qui permet de corriger la vue pendant le sommeil. Il s’agit de l’orthokératologie.

L’orthokératologie est utilisée pour corriger certains types de myopie chez l’adulte et parfois chez l’enfant.

Il s’agit d’une technique assez récente qui permet, grâce au port nocturne de lentilles rigides, de corriger la vision la journée.

La nuit, la lentille va aplanir provisoirement la cornée, ce qui va permettre d’obtenir une vision nette la journée sans port de lunettes ou de lentilles.

Les effets de l’orthokératologie durent en moyenne 16 heures. Il faut donc renouveler le port des lentilles chaque nuit pour en obtenir le bénéfice la journée.

N’hésitez à demander des informations à votre ophtalmologiste concernant cette technique.

L’adaptation lentilles

Un premier rendez-vous sera proposé avec l’optométriste ou l’orthoptiste, sous la responsabilité du médecin ophtalmologiste afin de déterminer avec vous le type de lentilles qui vous correspond le mieux.

L’adaptation commencera ensuite avec des essais qui permettront de vérifier les caractéristiques précises de la lentille. Vous serez accompagné dans la manipulation, la pose et le retrait des lentilles.

Un calendrier du port durant la période d’accoutumance sera ensuite défini et des conseils d’entretien vous seront donnés.

Plusieurs rendez-vous seront nécessaires afin de vérifier avec vous que la lentille correspond bien à votre vision et à vos attentes.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser à votre ophtalmologiste lors de votre consultation ou par mail à l’adresse lentilles@pole-ophta-lemans.fr

Précautions à prendre

Le port de lentilles est soumis à certaines règles afin d’être bien toléré :

  • Ne jamais garder une lentille si l’œil est rouge et/ou douloureux
  • Ne jamais utiliser l’eau du robinet pour nettoyer ou rincer les lentilles
  • Ne jamais se baigner en piscine avec ses lentilles
  • Ne jamais dormir avec ses lentilles sans l’accord de votre ophtalmologiste
  • Ne jamais remettre une lentille endommagée
  • Vérifier que les collyres utilisés sont compatibles avec le port de lentilles de contact
  • Ne porter que les lentilles prescrites
  • Respecter la durée du port
  • Respecter les modalités d’entretien conseillées
  • Respecter les règles d’hygiène expliquées

Les complications liées au port de lentilles de contact sont rares mais peuvent se produire. En cas d’œil rouge, de douleur oculaire, de sensation de corps étranger, la lentille doit être retirée et il est nécessaire de consulter votre ophtalmologiste.

Tarifs

L’adaptation est un acte spécialisé qui permettra de choisir la lentille qui procurera la meilleure vision et le meilleur confort en toute sécurité.

Cela comprend les examens spécifiques, les apprentissages, les conseils, et permet, en l’absence de difficulté, la remise d’une ordonnance des lentilles définitives.

Le nombre de séances d’adaptation avant la prescription est variable.

L’adaptation de lentilles de contact (sauf quelques rares cas particuliers) est un acte hors nomenclature non remboursable par votre caisse maladie. Cependant votre mutuelle complémentaire peut prendre en charge tout ou partie du montant de l’adaptation, une facture vous sera fournie à cet effet.

Le forfait n’est appliqué qu’aux nouveaux porteurs de lentilles.

  • Lentilles souples non progressives : 110€
  • Lentilles progressives : 130€
  • Lentilles rigides non progressives : 150€
  • Orthokératologie : 200€

Chirurgie réfractive

La chirurgie réfractive regroupe toutes les techniques permettant de s’affranchir des lunettes et des lentilles.

Tous les types de défauts visuels (myopie, hypermétropie, astigmatisme et presbytie) sont corrigeables de manière efficace et dans la durée. Cependant l’importance de la correction est un élément à prendre en compte pour la réalisation de la chirurgie.

Durant la consultation médicale préalable, votre ophtalmologiste vous indiquera si la chirurgie est réalisable et décidera ensuite de la technique la mieux adaptée pour vous.

Les interventions se déroulent sous anesthésie locale (par collyres) en ambulatoire (moins de 2h à la clinique). La récupération dure quelques jours et varie selon la technique utilisée.

Depuis une vingtaine d’années la chirurgie réfractive a révolutionné la vie des patients opérés qui retrouvent une liberté sans correction optique. Les principales motivations sont :

  • Suppression de la contrainte quotidienne du port de lunettes (buée, usure, gène avec les montures) ou de lentilles
  • Intolérance aux lentilles en fin de journée
  • Pratique du sport (surtout aquatiques) et loisirs en toute liberté sans lunettes ni lentilles (contre   indiquées à la piscine)
  • Professionnelles : aptitude réglementaire dans le choix de certaines orientations, difficulté dans   le port des lunettes avec un casque, dans des conditions d’humidité…
  • Esthétiques : changer le regard des autres
  • Se sentir mieux dans sa peau

Deux techniques opératoires différentes peuvent être utilisées par les praticiens du Pôle Ophta. Dans les deux cas, l’objectif est de modifier la courbure de la cornée en l’aplatissant pour les personnes myopes ou au contraire en la faisant bomber pour les personnes hypermétropes et enfin en la régularisant pour les personnes astigmates

La PKR (Photokératectomie réfractive)

Le chirurgien va tout d’abord retirer la couche la plus superficielle de l’œil appelée épithélium afin d’exposer la zone à traiter.

Il utilise ensuite un laser excimer qui va remodeler la cornée.

A l’issue de l’intervention, une lentille pensement est mise en place afin de protéger et de favoriser la cicatrisation de l’œil. Elle sera retirée quelques jours plus tard à l’occasion du contrôle post opératoire.

Le LASIK (laser in situ keratomileusis)

Cette technique consiste en l’utilisation de deux lasers différents.

Le premier appelé femtolasik va permettre de découper un capot cornéen qui sera ensuite soulevé par le chirurgien afin de pouvoir utiliser le second laser (excimer) qui viendra sculpter la cornée.

Le capot est ensuite remis en place, ce qui permet une cicatrisation rapide et une récupération visuelle dès le lendemain.

Puis je me faire opérer des deux yeux ?

Depuis plus de 10 ans, c’est le cas le plus fréquent et le plus confortable en particulier sur le plan professionnel.

En cas de chirurgie de surface (PKR)  il en va parfois différemment en raison d’une récupération plus lente dans certain cas les deux chirurgies sont décalées dans le temps.

Puis je me faire opérer quel que soit mon âge?

Non, il est indispensable d’avoir une correction stabilisée ce qui est rarement le cas avant 20 ans. Les patients presbytes sont opérables mais lorsque le cristallin commence à présenter d’autres modifications (début de la constitution d’une cataracte) la chirurgie de la cornée n’est plus de mise.

Suis-je un bon candidat pour cette chirurgie?

Seul l’examen clinique complet que l’ophtalmologiste va réaliser permettra de répondre à cette question.

Il consiste en une analyse de la stabilité de la correction optique, une analyse de l’épaisseur de la cornée (pachymétrie) et de sa forme (topographie cornéenne), une analyse du film lacrymal (une sécheresse avérée est une contre-indication) et une dilatation de la pupille afin d’examiner la rétine ainsi que le nerf optique

Sur la totalité des patients motivés par ce type de chirurgie seuls 5% environ ne sont pas opérables.

Quelles sont les contre-indications?

D’un point de vue général la grossesse, les traitements par corticoïdes ou immunosuppresseurs, les maladies auto-immunes ne permettent pas de réaliser une chirurgie réfractive.

J’ai eu un laser de rétine puis je me faire opérer ?

Oui en respectant le délai de cicatrisation de quelques semaines

J’ai été opéré de strabisme puis je me faire opérer ?

Le plus souvent oui

Je suis amblyope puis-je me faire opérer ?

Cela se discute au cas par cas en fonction de l’âge et du degré d’amblyopie.

Je porte des lentilles quand dois je les ôter ?

Avant les examens préopératoires (3 jours pour des souples et 1 semaine pour des rigides) ceci pour permettre une analyse fiable de la cornée une semaine avant l’intervention afin de limiter les risques infectieux

L’opération est elle risquée ?

Bien que le recul soit de plus de 15 ans, que  l’intervention soit parfaitement protocolisée et suivie d’excellents résultats, le risque zéro n’existe pas en chirurgie. La PKR et le LASIK n’échappent pas à cette règle. Mais avec les progrès techniques des différents lasers et l’expérience, les complications graves pour la vision sont exceptionnelles (moins de 1/1000).

Aurais je 10/10 après l’intervention?

Cela n’est pas possible à garantir. L’objectif est d’obtenir une autonomie sans lunettes, ce que l’on retrouve dans l’immense majorité des cas. Le résultat dépend du défaut visuel initial et de l’âge.

Dois je être accompagné pour me faire opérer ?

Il est en effet demandé d’être accompagné de quelqu’un qui pourra conduire après l’intervention.

Vais-je souffrir au bloc opératoire ?

Non. Certaines étapes de l’intervention sont inconfortables, mais indolores.

Ai-je un rendez vous avec un anesthésiste?

Non. Il s’agit d’une anesthésie locale par administration de collyres.

Combien de temps dure l’intervention ?

Elle ne dure que quelques minutes par œil.

Combien de temps vais-je rester à la clinique?

Il faut compter environ une à deux heures, entre le moment de votre admission et le moment de votre sortie.

Pourrais-je bénéficier d’un arrêt de travail ?

Non. Cela n’est pas légal il s’agit d’une chirurgie non obligatoire.

Par quel organisme puis je être remboursé?

La sécurité sociale n’intervient pas dans le remboursement mais votre mutuelle peut prendre en charge tout ou partie du coût de l’intervention.

Quel est le coût de l’intervention?

Entre 1200 euros pour une PKR et 1500€ pour un LASIK.

Il s’agit d’un montant couvrant les honoraires du chirurgien et les frais de salle opératoire (matériel d’intervention et personnel) . Le renouvellement de vos lunettes et lentilles est fréquent, leur coût est important, la chirurgie réfractive peut être une économie sur le long terme, c’est ce que tendent à prendre en compte de plus en plus de mutuelles.